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C'est du
côté oriental que Notre Dame prend son allure de
vaisseau, avec ses haubans tendus et son mat de navire.
Rien ici pourtant n'est destiné à la seule décoration
et ces arches de pierre qui s'élancent à l'assaut
de la cathédrale sont là pour contrecarrer la poussée
terrible du poids de la voûte, d'autant que les murs du
choeur sont très hauts et percés d'une série
très serrée de hautes ouvertures. Ici, tout est
évidé pour laisser entrer la lumière : les
murs, et les arcs-boutants qui les maintiennent comme autant
d'étais de pierre.
Variations... Les heures passent, le
ciel se plombe, les nuages singent la couleur de la cathédrale
ou peut-être est-ce le contraire...
Depuis le jardin Jean XXVIII, on se rend mieux compte combien
l'ensemble est massif tout en restant harmonieux : le transept
ne dépasse pas la largeur des arcs-boutants, et cet équilibre
renforce encore la comparaison traditionnelle avec le "navire
de pierre".
Les arcs-boutants,
dessinés par Jean Ravy, maître d'oeuvre de 1318
à 1344, ont plus de 15 mètres de portée.
Ils assurent la stabilité de l'abside et de ses trois
étages en retrait. Sur leur face supérieure, les
arches de pierre sont évidées pour canaliser les
eaux de pluie jusque dans la gueule des gargouilles. Asssiter
à ce rassemblement des eaux un jour de forte pluie est
un spectacle que je vous conseille : prenez un bon parapluie
et postez vous dans le jardin (attention, il est fermé
au public les jours de vent fort), vous ne le regretterez pas.
La flêche,
détruite à la révolution comme le furent
les statues des rois de juda que les parisiens confondirent avec
les effigies des rois de france, fut redressée par Viollet
le Duc. Haute de 45 mètres, elle s'élève
à 90 mètres au dessus du sol. Encore un chiffre?
Elle pèserait plus de 750 tonnes. Cela n'a pas l'air d'impressionner
nos trois apôtres qui semblent en descendre. Le dernier
est l'auto-portrait de Viollet-le-Duc qui se retourne pour contempler
son oeuvre. C'était un peu la coutume pour les ouvriers,
sculpteurs, maçons de laisser leur nom, plus ou moins
camouflé. Alors, pourquoi pas l'architecte?
Selon l'heure et la lumière,
la cathédrale change à son tour. Ici, elle semble
surgir de la brume au-dessus des haies du jardin de la pointe
de l'île de la Cité. Dans notre dos, derrière
quai de l'archevéche, creusé à l'extrémité
du square de l'île de france, on trouve le mémorial
des Martyrs de la déportation, très émouvant
(on visite aussi, et en silence s'il vous plaît).
Et lorsque le
soir descend sur la ville, la paix s'installe au creux des pierres.
Les derniers touristes se hâtent dans la petite rue du
cloître Notre Dame pour regagner leur car qui s'aventure
parfois quai de l'archevéché. Sévèrement
réglementés, la circulation et le stationnement
des cars semblent mieux maîtrisés depuis quelques
années. La paix de cet endroit magique vaut bien une petite
balade, non?
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