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C'est par là qu'il faut
commencer, pour se mettre les perspectives dans l'oeil. Presque
carrée, solide, majestueuse, on la croirait plate :
effet trompeur qui ne tient pas à un examen plus attentif.
Approchons-nous...
Oui,
approchez-vous, touristes, pélerins,
amoureux des vieilles pierres. Dix millions de visiteurs par
an, Notre Dame est un haut lieu de notre temps, même sans
Comédie Musicale. Depuis le 12ème siècle,
elle occupe le coeur de la Cité et ses moments de gloire
alternent avec la rage du peuple contre ses symboles. Elevée,
agrandie, embellie, défigurée, profanée,
restaurée, illustrée, décor d'histoires
étranges, édifiantes ou terrifiantes, Notre Dame
s'offre à nous, comme indifférente au rôle
et à la signification que chacun lui cherche ou lui atribue.
C'est le sort des chefs-d'oeuvre.
Ici, mais vous l'aurez remarqué,
tout va par trois, puis par deux : trois portails avec deux portes,
trois parties dans la hauteur et dans la largeur, mais deux tours,
deux ouvertures à chaque fois. Les spécialistes
y cherchent des significations, et bien sûr, ils en trouvent
(la trinité, l'ambivalence, etc). Vous pouvez vous joindre
au débat : il est ouvert.
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La galerie des rois d'Israel
et de Juda
Pauvres rois de Juda (ou royaume du
Sud) et d'Israel (ou royaume du Nord) : les émeutiers
de la Révolution française, persuadés que
ces statues représentaient les rois de France, les abattirent
sans remords. Elles furent redessinées par Viollet-le-Duc.
On retrouva les statues originales dans les sous sols d'une banque,
tout près de la salle des coffres. Vous pouvez aujourd'hui
les contempler au musée du Moyen âge de Cluny, méditer
sur leur destinée étrange et lui donner le sens
qu'il vous plaira...
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La
Rose de la Vierge et son auréole de pierre
Il suffit d'être dans le bon
axe et avec le recul nécessaire pour que la Vierge, Notre
Dame finalement, ait la plus mémorable couronne qui soit
: une rose pierre de 9,60 mètres de diamètre, édifiée
entre 1220 et 1225.
Ce petit chef d'oeuvre, d'une grande pureté, n'est visible
que d'un point précis du parvis, à une trentaine
de mètres de la façade. Souvenons-nous qu'au Moyen
Age, Notre Dame s'élevait au milieu des maisons et que
le parvis n'avait qu'une trentaine de mètres de profondeur.
La statue a donc été placée sur un piédestal
très précisément calculé pour que
le visiteur, en débouchant sur la place, soit immédiatement
frappé par le spectacle de la Vierge couronnée...
Oui, oui, ça c'est ce que disent les livres! Mais...
Mais deux petites remarques: la perspective
ne joue vraiment que lorsqu'on se place plus loin, à un
endroit où s'élevaient des maisons; ensuite, ces
statues ne sont pas d'origine, mais ont été dessinées,
comme beaucoup, par Viollet-le-Duc. Alors... Qu'importe, après
tout. L'histoire est belle, même si elle prête un
peu trop au génie de nos architectes du moyen âge.
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Le portail de la Vierge
Le trumeau (partie centrale du portail) présente
évidemment une statue (moderne) de la Vierge, portant
son enfant dieu. Au dessus et à la base du tympan, trois
prophètes et trois rois semblent témoigner des
scènes des registres supérieurs: la mise au tombeau
de la Vierge, au centre, et son couronnement, tout en haut.
Là on entre dans les finesses de la religion catholique:
cette mise au tombeau ne veut pas dire que la Vierge était
morte, car il n'y a que Jésus qui soit ressuscité
des morts. On dira plutôt qu'elle s'était endormie
et c'est pourquoi on parle de la "dormition" de Marie.
Bon, tout ça n'est pas bien grave et nous rappelle que
sa montée au ciel fut une "assomption" et non
une "ascension", terme réservé seulement
à son fils (et peut-être à Elie, me semble-t-il).
En tout cas, ce portail est magnifique.
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Le portail central ou portail
du Jugement
Le portail central est encore appelé
le portail du jugement et c'est bien la scène du jugement
dernier qui est représentée ici: le Christ est
entouré de deux anges puis de Marie, sa mère, et
de Jean, son disciple et ami, qui intercèdent pour sauver
quelques âmes. En dessous, et à la droite du Christ,
les justes semblent ne pas vouloir croire à leur bonne
fortune et tardent à s'éloigner vers la vie éternelle,
tandis qu'a sa gauche, enchaînés, les damnés
sont entraînés vers l'enfer par les démons.
Au plan inférieur, enfin, nous voyons les morts sortir
de leurs tombes, réveillés de chaque côté
par les trompes de deux anges.
Ce portail nous rappelle, s'il en était besoin, la vocation
d'enseignement de ces représentations, à une époque
où la lecture n'était réservée qu'à
une élite et où, de toutes les façons, il
n'y avais pas de livres hormis les grimoires qui ne quittaient
pas les monastères.
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Le
portail Sainte Anne
Anne était l'épouse de Joachim
et la mère de Marie. Ce portail a été en
quelque sorte recomposé avec des éléments
d'un ancien portail plus étroit. On y parcourt la vie
de Marie telle qu'elle est décrite dans les évangiles
apocryphes, c'est-à-dire les évangiles qui n'ont
pas été reconnus par l'Eglise comme... "parole
d'Evangile" justement. Autrement dit, l'Eglise ne dit pas
que ce qu'ils disent n'est pas vrai, mais elle ne se porte par
garante de leur totale authenticité. Donc, on y découvre
l'enfance de Marie, sa vie de jeune fille, son éducation
au Temple, son mariage et enfin l'annonciation, la naissance
de son Fils jusquà la visite des Mages: un vrai livre
d'images, aux sculptures admirables.
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